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Yémen: une bousculade tue 85 personnes à Sanaa



Une foule se pressait pour recevoir de l'aide dans la nuit de mercredi à jeudi. Le drame survient au moment où la guerre meurtrière pourrait toucher à sa fin.


En cette fin de Ramadan, ils étaient venus en masse récolter une aide alimentaire équivalente à 8 euros par personne. Mais à la place de ce modeste subside, des centaines de personnes ont vécu l'enfer, et parmi elles, 85 habitants de Sanaa, la capitale, y ont laissé la vie lors d'un nouveau drame, qui s'ajoute à tous ceux déjà endurés durant huit longues années de guerre.


Dans la nuit de mercredi à jeudi, à quelques jours de la fête de l'Aïd al-Fitr, une foule s'était donné rendez-vous devant une école du quartier de Bal al-Yémen dans la vieille ville de Sanaa. « Un grand commerçant de la tribu al-Qabous, qui a des usines de fabrication de thé, distribuait des petites sommes d'argent. Mais soudain, raconte un habitant de la capitale joint au téléphone, un fil électrique mouillé en raison des pluies qui tombent depuis trois semaines, s'est abattu sur la foule, électrocutant beaucoup de gens. Des policiers ont tiré en l'air pour demander aux gens de ne pas s'approcher de l'école. »

Le mal était fait : pris au piège, des Yéménites grimpaient les uns sur les autres pour tenter de se frayer un chemin, d'après des images diffusées peu après le drame par al-Masirah TV, la chaîne de télévision des rebelles houthistes, qui tiennent Sanaa.


Plus de 320 blessés

Les circonstances de la catastrophe, qui a fait au moins 85 morts et plus de 320 blessées, ne sont pas établies avec certitude. Certains témoins ont affirmé que des coups de feu avaient provoqué le mouvement de foule. Les houthistes, qui ont arrêté trois commerçants, ont attribué la catastrophe - une des bousculades les plus meurtrières de ces dix dernières années - à « l'excès de monde » dans la rue étroite menant à l'école. Ils ont annoncé la « création d'une commission chargée d'enquêter sur les causes de l'accident ».

Quelques heures après, « il n'y avait pas de colère populaire ni de manifestations de rue », confiait un témoin sur place, qui tient à rester anonyme. Comme si les Yéménites s'étaient résolus aux souffrances, dans ce pays le plus pauvre de la péninsule arabique, où 80 % de la population a un besoin vital d'aide humanitaire.


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