Un rapport du groupe d’experts des Nations rendu publique, mercredi 18 octobre, accuse plusieurs personnalités haïtiennes de financer des gangs dans le pays. Parmi ces personnes figurent: l’ex président Michel Joseph Martelly, les anciens parlementaires Prophane Victor et Youri Latortue ainsi que l’homme d’affaire Reynold Deeb.
Le document, préparé par le groupe d’expert onusien, a été présenté par devant le conseil de sécurité de l’Onu ce jeudi.
Dans ce rapport de 158 pages l’ancien président Joseph Michel Martelly est indexé pour son support à plusieurs membres de gang dans le pays. « Michel Martelly, qui a été président de 2011 à 2016, s’est servi des gangs pour étendre son influence dans les quartiers afin de faire avancer son agenda politique, contribuant ainsi à un héritage d’insécurité dont les effets se font encore sentir aujourd’hui », indique le rapport des experts de l’ONU.
Selon ce document, l’ancien chanteur devenu chef d’Etat, a noué des relations étroites avec les gangs de Grand Ravine, Ti Bois et Village de Dieu. Le rapport accuse Martelly d’être le créateur de la base 257, ce groupe de gang a été formé en vue d’empêcher les manifestations contre le pouvoir, en 2014, d’atteindre Pétion-Ville. « Ce gang est régulièrement mêlé à des meurtres, des enlèvements, des vols et au trafic de drogue », selon les experts onusiens.
Par ailleurs le rapport accuse l’ancien député Prophane Victor de fournir des armes aux membres de gang « Gran Grif » dans la localité de Petite Rivière de l’Artibonite « M. Victor a continué à soutenir Gran Grif jusqu’en 2020, date à laquelle le gang et lui se sont brouillés à la suite de promesses non tenues faites pendant la période électorale », a poursuivi le rapport de l’ONU.
Un autre paragraphe du document, indexe l’ancien sénateur Youri Latortue d’être le fournisseur d’arme du gang de Raboteau dans le département de l’Artibonite. M. Latortue avait également financé le gang Kokorat San Ras, ont révélé les experts de l’ONU. « M. Latortue a eu recours à des gangs pour assurer sa protection rapprochée et détruire des biens ».
Quant au puissant homme d’affaire Reynold Deeb, directeur général du groupe DEKA, il est soupçonné par les experts de l’ONU de financer des membres de gangs afin de garantir la protection de son entreprise et assurer le transport des marchandises qu’il importe.
Soulignons que pour l’instant l’ONU n’a adopté aucune sanction à l’encontre des personnes indexées dans le rapport.
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