Le conseiller Président Fritz Alphonse Jean annonce la création d’un conseil national de sécurité. Une décision prise en raison de la complexité de la crise sécuritaire qui sévit dans le pays précise l’économiste, de passage à l’émission Le point sur radio télé Métropole.
Lors de son intervention, le représentant de Montana au conseil présidentiel a abordé plusieurs points brulants de l’actualité dont ceux qui concernent le fonctionnement du CPT.
Si Patrick Boisvert continue d’assurer l’intérim au poste de premier ministre, dans deux semaines le conseil choisira son nouveau premier ministre pour compléter le bicéphalisme pour assurer la continuité de la transition précise-t-il.
Toujours en ce qui concerne le conseil présidentiel, Fritz A. Jean a réagi sur sa décision de se retirer parmi les 4 coordonnateurs du CPT pour donner sa place à Smith Augustin : « les gens ne réalisent pas que c'est le conseil qui est président car toutes les décisions seront prises de manière consensuelle ou avec une majorité de 5 sur 7 pour les décisions les plus importantes.
Comparativement à ceux qui ne sont pas dans les coulisses, ce n'est pas une surprise si je quitte le poste de coordinateur pour un autre conseiller présidentiel » fait-il savoir. Montana avait été informé après coup et ils avaient compris que nous étions dans une situation de blocage a-t-il martelé. Il souligne que sa relation était toujours bonne entre lui et Montana, sauf qu'il y avait toujours de petites discussions.
Au sujet de la sécurité, l’ex gouverneur de la Banque de la République d’Haïti souligne les premières avancées enregistrées : « les policiers ont repris le contrôle du commissariat de Gressier ; La population peut aussi constater que les pompes à essence sont alimentées en carburant ces dernières semaines ; tout ceci pour dire qu'il y a beaucoup de choses qui se passent tranquillement.
Nous avons rencontré le directeur de la police et le chef de l'armée pour pouvoir avoir une compréhension globale de la situation, pour comprendre les besoins de ces institutions également ». Affirmant que les discussions se poursuivront dans ce sens.
Le conseil national de sécurité que le conseil a créée devrait être en interface avec les différentes forces publiques du pays et les forces internationales qui doivent entrer dans le pays pour accompagner la PNH et les FAD’H d'une manière à créer un autre environnement. Et cet environnement doit nous mener vers des élections car l'une des missions du conseil est de créer des conditions propices à la tenue d’elections.
Le conseiller président souligne que la mise en place du conseil de sécurité fait partie d’une nouvelle stratégie élaborée dans le cadre de la lutte contre l’insécurité.
Ce qui montre qu’il y a une nouvelle dynamique en matière de sécurité dans le pays selon lui. Les membres de ce conseil seront des personnes qui ont de l’expérience dans les questions de sécurité poursuit-il.
Il dit reconnaître qu'il y a une situation d'exclusion dans les quartiers vulnérables aussi, ce sont des gens qui exploitent leur pauvreté et c'est l'un des éléments qui fait que les jeunes se retrouvent avec des armes entre les mains, donc nous devons mettre en place un programme de réinsertion pour ces personnes et « nous avons déjà parlé avec plusieurs institutions internationales sur ce besoin, surtout quand nous savons qu'il y a une série d'enfants victimes de situations difficiles ».
Les questions économiques ont été également débattues lors de son passage à l’émission Le point. Ainsi, pour lui, après la crise il doit y avoir une relance économique post-désastre dans le pays. Il explique sa position par le fait qu’à l’heure actuelle rien ne fonctionne. Les entreprises sont à genoux regrette le conseiller président qui réaffirme la volonté des membres du conseil à rectifier le tir.
Tout cela passera par le rétablissement de la sécurité : « S'il y a une obligation pour le conseil, c'est de permettre aux gens de circuler librement dans le pays. Pour le site stratégique, le Kenya a dit qu'il allait les sécuriser, c'était une première discussion. Mais ce ne sont pas seulement les sites stratégiques qui seront sécurisés, cela a évolué dans ce sens.
Pour les dépenses, il souligne que le budget que la présidence avait lorsqu’il y avait un seul président est plus importantque le budget du conseil. De quoi calmer les tensions par rapport aux informations circulant sur les réseaux sociaux au sujet de l’enveloppe qui sera allouée aux membres du CPT. De plus, Chaque conseiller présidentiel doit avoir 2 conseillers et 2 consultants. Ce sont eux qui feront partie du cabinet présidentiel. Les informations qui circulent sur eux ont été mal interprétées pensent-ils.
Ce conseil est une structure qui regarde comment il peut sortir l'État de la situation "capture" dans laquelle il se trouve. Il faut qu'il y ait un audit clair de toutes les institutions pour que nous puissions avancer sur une autre base. Nous devons nous assurer d'avoir une série de règles dans le pays. Il y a un renforcement institutionnel qui doit être fait. Il y a des institutions qui perdent jusqu'à 50 % de leur personnel, il y a beaucoup de préoccupations à ce sujet.
Pour le président élu de l’accord de Montana, le problème de l'endettement fiscal est difficile : Il y a des institutions qui se sont effondrées, des institutions qui étaient bien gérées mais la crise les a ruinées. Lorsque ces institutions sont en difficulté, cela se reflète sur le système bancaire. Lorsque nous parlons de l'économie post-désastre, nous ne pouvons pas ignorer cela. Il faut accompagner ces institutions pour les aider à remonter la pente.
Au sujet de la politique monétaire : Il y a une réflexion qui fait comprendre aux gens qu'il y a une baguette magique qui peut apporter une stabilité au niveau du taux de change. C'est tout un processus qui peut apporter cette stabilité. Cela montre aussi qu'il doit y avoir une augmentation de la production dans le pays. Cela devrait influencer le dollar par rapport à la gourde.
L’économiste affirme aussi qu’il est extrêmement important que l'État examine la forme d'accompagnement qu'il peut offrir aux entreprises victimes de la crise dans le pays.
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