Le parquet de Port-au-Prince a émis un mandat d’amener contre le père Jean Madoché Vil, président permanent de l’Église épiscopale d’Haïti, pour trafic d’armes et de munitions a confié vendredi Jacques Lafontant commissaire du gouvernement près le tribunal de première in stance de Port-au-Prince.
« Je confirme que le mandat est émis contre le père Vil, haut dignitaire de l’Eglise épiscopale d’Haïti. Il est vrai que le dossier est au cabinet d’instruction suivant un rapport partiel de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), mais entretemps, l’enquête poursuit son cours », a indiqué le chef de la poursuite, faisant état de son inconfort comme professionnel du droit face à cette situation où la Direction Centrale de la Police Judiciaire DCPJ continue d’enquêter alors que le dossier a été déféré au cabinet d’instruction.
« Nous sommes en présence de ce que j'appelle une ''non-conformité acceptable'' », a expliqué le commissaire du gouvernement, rappelant que le père Jean Mardoché Vil a été invité, à deux reprises, par la DCPJ dans le cadre d’une confrontation avec le père Cole. Ne s'étant pas présenté, un mandat d’amener a été émis contre lui.
Ce dossier de trafic d’armes et de munitions ne cesse de hanter les dirigeants de l'Église épiscopale d'Haïti. En date du mardi 23 août 2022, le comptable de l’institution Jean Gilles Jean Mary, a été interpellé par des agents de la Direction Centrale de la Police Judiciaire. Son interpellation est survenue suite à plusieurs documents de 2017 à 2021 qu’il a signés, autorisant le décaissement de fonds à partir du compte de l'Église épiscopale sur le compte d’un trafiquant d’armes international, recherché par la DCPJ.
Le comité permanent de l'Église épiscopale d'Haïti, communion anglicane, dans un message, en daté du 19 août 2022, adressé au clergé et aux fidèles, a réaffirmé sa coopération avec les autorités et indique « qu’elle n'assurera la défense d'aucune personne physique, quelle qu'elle soit, poursuivie à tort ou à raison, dans le cadre de cette affaire ».
Un message qui intervenait 48 heures après l’audition et la mise en garde à vue du père Frantz Cole par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) « pour trafic d’armes et de munitions, contrebande, fraude fiscale, évasion fiscale, enrichissement illicite et blanchiment d’avoir provenant d’infractions graves ».
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