Dépôts alimentaires pillés, une quinzaine de maisons brûlées, des dizaines d’entreprises commerciales vidées, des centaines de personnes victimes de violences verbales et physiques, bref c’est le chaos à Petite-Rivière de l’Artibonite. Depuis plusieurs mois la zone est sous le contrôle de plusieurs groupes armés. Le secteur agricole enregistre des pertes financières énormes.
Le lundi 31 octobre 2022, le centre-ville de Petite-Rivière de l’Artibonite a été, une fois de plus, assiégé par le gang nommé Baz Gran Grif, aidé des groupes de Palmis et de Kokorat San Ras. Un journaliste señor de la zone, requérant l’anonymat, dénombre, au moins, « cinq dépôts alimentaires pillés, une quinzaine de maisons brûlées, des dizaines d’entreprises commerciales vidées, des centaines de personnes victimes de violences verbales et physiques ». D’après notre source, « les cas de viols sont très fréquents » ces derniers jours.
Le secteur agricole enregistre les plus grandes pertes financières du chaos chronique, puisque Petite-Rivière de l’Artibonite est l’une des communes les plus cultivables et les plus cultivées du pays, suivant les données statistiques du ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural. Elle est réputée pour sa production abondante de riz, de maïs, de petit-mil, de patate, de manioc, de chou, d'igname jaune, de chadèque, de café, de cacao et des haricots noirs et rouges.
La coordonatrice générale de la Fédération des entrepreneurs agricoles de l’Artibonite, Bertude Horace, estime que « les paysans sont condamnés à la pauvreté extrême, considérant les actes de banditisme qui n’épargnent personne. Même le système d’irrigation de la Vallée, duquel dépend le travail de la terre, l’élevage des animaux et la consommation des planteurs, est en danger ».
Pour l’instant, « des policiers renforcent le commissariat de Petite-Rivière, des rapports et des réquisitions sont soumis au haut commandement, d’autres moyens sont attendus et de nouvelles stratégies sont à l’étude », indique le Commissaire de Police de Saint-Marc Mathias Jean David, qui rassure que « les Rivartibonitiens peuvent espérer une solution dans les jours à venir ».
Afin de se protéger contre les attaques criminelles des bandes armées, ceux qui résident et résistent encore dans la ville, font le choix de condamner la rentrée principale. Ils érigent une barrière métallique à Pont-Bouc. Personne n’y accède si ce n’est que par des issues secondaires. À tout moment, les assauts risquent de continuer.
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